Dans un marché du thon en conserve en perte de vitesse, marqué par les préoccupations environnementales et sanitaires, Maison Chancerelle innove avec sa nouvelle marque « Un pêcheur sachant pêcher ». Cette petite boîte verte se distingue par son engagement en faveur d’une pêche responsable, tout en restant accessible financièrement. Face aux critiques sur la surpêche et la teneur en mercure des produits de la mer, Chancerelle mise sur une approche transparente et durable, avec un thon listao pêché dans des conditions éthiques. Un pari audacieux pour cette entreprise bretonne, qui vise à devenir la deuxième marque nationale dans les trois ans.
Une innovation responsable dans un marché sous tension
Le marché du thon en conserve traverse une période difficile, avec une baisse de 2,5 % en valeur et 1,6 % en volume en 2024, notamment en raison des alertes lancées par des ONG comme Bloom et Foodwatch sur la contamination au mercure. Dans ce contexte, Chancerelle a choisi de se démarquer en lançant une gamme 100 % pêche durable, axée sur le thon listao (ou skipjack), une espèce abondante et à renouvellement rapide.
Contrairement aux méthodes traditionnelles utilisant des Dispositifs Concentrateurs de Poissons (DCP) – responsables de captures accidentelles de juvéniles et d’espèces menacées –, Chancerelle privilégie la pêche sur banc libre. Cette technique, plus sélective, limite l’impact sur les écosystèmes marins.
Une traçabilité renforcée et des engagements vérifiés
La transparence est au cœur de la démarche de Maison Chancerelle. Le thon listao est pêché dans l’Océan Pacifique, où les conditions de travail sont mieux contrôlées, puis mis en boîte à cru en Équateur pour réduire l’empreinte carbone liée au transport.
Pour garantir ces engagements, la marque s’appuie sur des audits réalisés par Bureau Veritas, un organisme indépendant, qui vérifie le respect des critères sociaux, environnementaux et qualitatifs. Une démarche saluée dans un secteur souvent critiqué pour son opacité.
Accessibilité prix : un pari gagnant ?
L’un des défis majeurs de la pêche responsable reste son accessibilité. Chancerelle relève le défi en proposant des tarifs attractifs :
- 1,69 € pour une boîte de 93 g
- 2,24 € pour 140 g
- 3,04 € pour 185 g
- 4,29 € pour un pack de 2×112 g.
Une stratégie qui vise à concurrencer les marques distributeurs (MDD) et les leaders comme Petit Navire, tout en séduisant les consommateurs soucieux de leur budget et de l’environnement.
Un positionnement ambitieux sur le marché
Avec cette nouvelle gamme, Chancerelle affiche clairement ses ambitions : devenir la deuxième marque nationale de thon en conserve d’ici trois ans, avec 5 % de parts de marché. Un objectif réaliste pour cette PME bretonne, qui pèse déjà 11,5 % du marché des conserves de poissons et réalise 176 M€ de chiffre d’affaires.
Le lancement est soutenu par une campagne marketing incluant un site dédié, des animations en magasin et des promotions, notamment dans les hypermarchés les plus influents.
Conclusion : une petite boîte verte qui pourrait bien révolutionner le secteur
La petite boîte verte de Maison Chancerelle est bien plus qu’un simple produit : c’est une démarche globale qui allie responsabilité environnementale, transparence et accessibilité. Dans un contexte où les consommateurs sont de plus en plus exigeants sur l’origine de leur alimentation, cette innovation arrive à point nommé.
En misant sur le thon listao, une espèce non menacée, et en rejetant les méthodes de pêche destructrices, Chancerelle montre qu’il est possible de concilier performance économique et respect des océans. Son engagement vérifié par Bureau Veritas renforce la confiance des acheteurs, tandis que ses prix compétitifs élargissent son public cible.
Si le marché du thon en conserve reste dominé par les géants comme Petit Navire et les MDD, la petite boîte verte a tous les atouts pour s’imposer comme une alternative crédible. Son succès pourrait même inciter d’autres acteurs à suivre cette voie, accélérant ainsi la transition vers une pêche plus durable.
Pour les consommateurs, c’est une opportunité de manger du thon sans culpabilité – et pour la planète, un pas de plus vers la préservation des ressources marines.